IBM Connect : des talents, des données, une plateforme

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La session plénière d’ouverture de cette édition 2014 d’IBM Connect vient de s’achever avec son lot d’annonces et de surprises. Et le moins qu’on puisse dire est que les surprises ne sont pas nécessairement où on les attendait.

La mise en scène de cet exercice imposée obéit à des standards immuables. Vision, stratégie, puis, produit par produit, présentation des nouvelles versions et démonstrations. Le tout entrecoupé de cas clients. Rien de tout cela cette année à tel point que ce format nouveau complique bien l’exercice du retour d’expérience. Quand démos, cas et présentations se mêlent dans un gigantesque exercice de storytelling il devient d’un seul coup compliqué d’en séparer “analytiquement” les différentes parties pour les traiter une à une, à l'”ancienne”.

Cette remarque préliminaire sur la forme est tout sauf anecdotique car elle traduit un changement fondamental sur le fonds qui fait qu’on ne peut parler de collaboration, de poste de travail, de “social business” comme on le faisait avant.

Le Social Business est mort

Slogan et concept fort d’IBM depuis maintenant 3 ans, le mot “social business” a disparu du vocable de cette plénière. On le sentait déjà l’an dernier : la fi d’un cycle d’évangélisation pour rentrer dans un cycle de banalisation et d’exécution. Et vu qu’on remarque davantage ce qui dérange que ce qui plait, personne ne l’a relevé sur le moment et personne ne s’en plaindra tant ce “wording” devenait encombrant. De quoi parle-t-on désormais ? De travail. “Work. Retour sur terre. Merci et bravo.

Le travail. Parlons en justement. Qu’est ce que le travail. Faire en sorte que des employés (des gens) mettent tout leur talent au service de la satisfaction de clients (des gens également). Une évidence qu’il est nécessaire de rappeler tant elle a été structurante dans le déroulement de cette session. Tout part du client, tout n’est qu’affaire de mobilisation des talents.

Pas un seul cas, pas une seule démonstration qui ne soit partie du client. Pour ceux qui en douteraient encore c’est le client qui mène la danse et qui va “tirer” la transformation de l’entreprise en faisant peser une exigence chaque jour plus importante sur la mobilisation des talents  en interne et la qualité de ses interactions avec l’entreprise.

De la “collaboration company” à la “people company”.

C’est ainsi qu’une grande partie du discours a concerné la gestion du capital humain. Recrutement, formation, gestion de la performance, collaboration n’ont été abordées que sous la perspective de l’acquisition, du développement et de la mobilisation des talents. Loin des discours des années précédentes. Le thème de cette édition, “Energizing Life’s Work” laissait présager un certain recentrage mais peut être pas à ce point. Feu Lotus a clairement entamé sa mutation d’une “collaboration company” à une “people company”. La collaboration n’est plus son unique raison d’être, elle n’est qu’une des modalités et une conséquence d’une meilleure gestion du capital humain. En 18 mois le rachat de Kenexa a indéniablement entrainé une inflexion de la stratégie de l’entreprise : la collaboration c’était la mise en performance des talents, aujourd’hui IBM s’attaque à la gestion complète du cycle de vie de ces talents et à leur mobilisation.

Qui dit “people” dit compréhension d’une nature complexe. C’est là où les données entrent en ligne de compte, sans que les deux idées soient antinomiques. Si un individu ne peut se résumer à des données, les données peuvent permettre de comprendre pourquoi voire de prédire une trajectoire d’évolution. Ce sera, je pense un des sujets de la semaine : analytics, talents, performance et collaboration.

Une plateforme de vie et de travail, de vie au travail, de vie du travail

Qui dit passage de la collaboration au capital humain demande également une intégration poussée des différents environnements de travail, de collaboration, de contact avec le client et de gestion du capital humain. Pour deux raisons. D’abord parce le client comme le collaborateur ont aujourd’hui besoin d’une expérience unifiée, “cross-application”, fluide, sans rupture. Ensuite parce que chaque application a besoin, pour tenir sa promesse, de données contenues dans les autres. Qu’on parle de suggérer des informations ou personnes pertinentes dans un contexte de collaboration, identifier des besoins / ressources en termes de formation, identifier un talent à développer, mesurer l’engagement… tout est affaire de données.

Et comme annoncé on est passé en quelques années d’un réseau social à une plateforme sociale sur laquelle viennent s’interfacer outils de collaboration et de gestion des talents. Oublions le “social” éculé, galvaudé, qui a disparu des discours ce lundi. C’est une plateforme de vie et de travail. Point.

D’ailleurs les démonstrations produit l’ont bien montré. Là où nous avions en général des présentations produit par produit, nous avons assisté aujourd’hui à des démonstrations de cas, mettant en œuvre l’ensemble du portfolio de manière intégrée et transparente. Fini les fonctionalités, bonjour l’expérience unifiée rendue possible par cette approche plateforme.

Voilà pour le changement fondamental de philosophie voire de stratégie qui est la chose majeure à retenir de cette plénière d’ouverture. Pour le reste il y a bien sur eu des annonces produit dont on parlera dans de prochains billets. On y parlera collaboration, mail, mobile, talent et big data…entre autres. Mais dans une perspective relativement nouvelle chez Big Blue.

Parce qu’au final une conférence éditeur c’est quand même également des produits.