S’il est de notoriété publique que le Knowledge Management “à l’ancienne” a échoué, on peine toujours à trouver une formule satisfaisante malgré les promesses du “social”. Il est évident qu’en matière de gestion des savoirs, l’individu détenteur importe davantage que la connaissance formalisée et stockée, et dans cette perspective les dispositifs conversationnels en réseau sont porteurs de promesses. Mais pour l’instant le “big bang” attendu n’a pas eu lieu. Cela peut s’expliquer très simplement : on en a fait des dispositifs isolés dans des outils eux-mêmes isolés. En résumé on espérait animer des communautés où des sachants allaient être suffisamment stimulés pour partager leurs savoirs au profit des demandeurs. Un système qui fonctionne plutôt bien à la marge mais qui ne parvient pas à atteindre une masse critique.
C’est lors d’une de mes visites des labs que j’ai vu un dispositif permettant un progrès significatif en la matière. Il s’appelle “Crowcard”. Il part bien des savoirs partagés par les individus mais ne se limite pas au réseau social en tant qu’outil de sourcing. Ces “élements de savoirs” venant d’une base documentaire, d’un “microblog”, d’un blog, voire d’une source externe à l’entreprise sont alors mis en flux et partagés sous formes de “cartes”. Un élément = une carte. Ces cartes sont proposées aux utilisateurs qui peuvent les “liker” ou non, les lire ou passer à la suivante. En fonction de ce qui est lu et apprécié, chaque “carte”, chaque lecteur et chaque auteur gagnent des points qui permettent surtout d’évaluer la pertinence des uns et la volonté de participer des autres.
Exemple concret : cet article est partagé dans le système. Il apparait dans le portail ou le réseau social des autres sous forme d’une d’une carte dans un widget. Le lecteur peut passer au contenu suivant s’il n’est pas intéressé. Il peut le lire, ce qui apporte des points à l’auteur (moi), au contenu et au lecteur. Il peut ensuite le “liker” ou le repartager ce qui joue encore sur les scores de pertinence.
On part donc bien de grains de savoirs captés isolément à ne nombreux endroits, on les met en plus, les utilisateurs participent à la qualification et le contenu est alors remis dans le flux mais avec une meilleure qualification qui fera qu’il sera destiné à une audience plus qualifiée par la suite etc. L’ensemble des cartes étant ensuite évidemment accessibles pour une recherche particulière.
Un dispositif “social” dans son approche mais au sourcing étendu qui permet de réutiliser tous les savoirs disponibles pour ne pas avoir à les reformuler une fois de plus.
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