Le challenge des applications intégrées

Comme vous l’avez sans doute compris en lisant ma review de Connections 4.0, je crois vraiment au concept d’applications intégrées qui fait son apparition à la fois dans Connections et dans Lotus Notes Social Edition. Le concept est très simple : lorsque je reçois une alerte sous forme d’email ou d'”update” dans mon activity stream, je dois généralement cliquer, changer d’outil, faire une action, et revenir dans mon mail. Parfois cela implique de se connecter à nouveau, ré-entrer un login et un mot de passe. Si, par malheur, l’opération nécessite de passer par plusieurs applications, non seulement je perd encore plus de temps mais je peux me retrouver au milieu de mon workflow, être interrompu, devoir y retourner et ne plus savoir ce que j’étais en train de faire.

Bref, le fait de devoir switcher entre plusieurs outils selon le besoin est une véritable plaie qui fait perdre du temps et déconcentre.

Le concept d’application intégrée me permet, lorsque je reçois une alerte, de réaliser l’action (valider, remplir un formulaire…) directement depuis l’outil où je reçois l’information, sans avoir à aller ailleurs. Imaginez, pour faire un parralèle avec une action de la vie courante, que vous puissiez accepter une invitation linkedin ou Facebook directement depuis votre client mail sans avoir à cliquer et aller sur les outils en question. Que, lorsque vous voyagez, lorsque votre compagnie aérienne vous informe que vous pouvez vous enregistrer et choisir votre siège, que cela se face depuis le client mail, dans le corps du message, sans avoir à aller sur leur site, se connecter etc…

Pour toutes ces raisons et un certain nombre d’autres je suis convaincu qu’il s’agit d’une évolution clé pour cet outil (et pour le monde des réseaux sociaux en général), qui permet de remettre le travail au centre de l’acitivité “sociale” du collaborateur et propose une approche très rationnelle (et rationalisante) des problématiques liées au trop grand nombre d’outils disponibles pour le collaborateur.

Maintenant cela pose d’autres questions. Les choses ne se font pas toutes seule. Cela va demander de travailler à l’intégration, à la conception de connecteurs. Même si IBM a anticipé cela depuis un an avec le social business toolkit et se reposant exclusivement sur des standards ouverts, tirer le meilleur de Connections 4.0 ne sera pas un choix neutre.

Il n’est pas envisageable de courrir tous les lièvres à la fois. Pour des raisons de temps et d’investissement. Il sera donc essentiel d’identifier les applications métier critiques, certainement pas plus d’une ou deux, que l’on va embarquer pour démarrer. Au delà d’identifier les usages “sociaux” potentiels qui auraient du sens pour l’entreprise et le collaborateur il faudra travailler sur les enjeux métier critiques, les points du flux de travail qui représentent un vrai poids, une perte de temps pour l’utilisateur et lier les deux.

Enormément de potentiel donc…mais une nouvelle approche à adopter. Et la fin du mythe du “social plug and play”. On ne devient pas central dans le quotidien du collaborateur, dans le travail, on n’est pas la plateforme qui soutient la totalité d’une entreprise qui change et non pas seulement quelques groupes isolés si on ne s’intègre pas avec la réalité métier de l’utilisateur final.

Les enjeux augmentent, l’effort également. Il faudra donc viser juste au moment de démarrer. Et développer des méthodologies conjointes entre intégrateurs et personnes en charge de la dimension stratégie / management / changement.