Premier jour à Lotusphere et rituel habituel. Enregistrement et réception du “paquetage”. Comprenez, le kit du parfait participant. Comme tous les ans composé d’un beau sac à dos et d’une abondante documentation. Première chose à faire, bien sur, se plonger longuement dans le programme de la semaine afin de préparer son programme et détecter les grandes tendances.
Un peu de quantitatif avant de parler qualitatif. Le programme tiens sur un petit livrer de 46 pages, une quarantaine étant dédiée à la liste des sessions. Je dis bien liste, pas présentation…ce qui permet de faire tenir une vingtaine de sessions par page. Le tout sur 4 jours avec jusqu’à une dizaine de sessions en parallèle. Ce a quoi il faut ajouter IBM Connect et ses 3 pistes parallèles sur deux jours. Tout cela pour vous dire que même avec la meilleure volonté du monde il me sera impossible de tout voir alors je vais essayer de prioriser selon mes centres d’intérêt. Pour le reste je suivrai les tweets et les comptes rendus des autres. Après tout le thème est “Business Made Social” donc autant le mettre en œuvre.
Ceci dit, et même avant l’Opening General Session de lundi matin (midi heure française), certains contenus et la manière dont les choses sont libellées permettent de deviner les grandes tendances de ce qu’on nous dira au fil de la semaine.
Si je reprend les 3 dernières années disons qu’en 2010 le réseau social était un axe parmi d’autres dans les produits et le discours, en 2011 on a eu “get social, do business” qui mettait cette composante sociale au centre de la stratégie de la marque et ne la cantonnait plus à un produit. A mon avis, maturité aidant, le discours 2012 tendra vers “le social partout et nulle part”.
Social partout parce qu’il suffit de lire les titres des sessions pour bien comprendre que l’équation social = réseau social est, enfin et heureusement, morte et intérêt. Oui il y a un produit de réseau social chez IBM (pour information il s’appelle Connections). Non il n’incarne pas à lui seule la composante “Social” de l’offre. Plutôt qu’un outil je dirai qu’il y a un moteur social. Or on voit bien depuis plusieurs année que le social cantonné à un outil cela peut fonctionner mais cela reste compliqué.
Prenons la métaphore de la voiture. Obliger une personne à utiliser une nouvelle voiture en plus de celle qu’il a ne garantit rien. En fait cela pose même beaucoup de problèmes. Lui proposer d’en prendre les pièces et le moteur pour construire le véhicule idéal en mélangeant les deux est déjà beaucoup plus séduisant.
Alors quand je vois la masse de choses sur “réseau social et portail”, “amener le social dans vos outils métier”, “social et décisionnel” on comprend bien que la stratégie d’IBM n’est pas d’amener l’utilisateur dans le social mais d’amener le social là où l’utilisateur en a besoin. Alors bien sur il y a un outil mais (et on l’a vu l’an dernier avec le Social Business Toolkit) il y a surtout un moteur (comprenez APIs, connecteurs et choses du même ordre) qui permettra au carburant social de faire avancer tout et n’importe quoi.
Social partout cela veut dire que n’importe quelle information ou “évènement” sera “socialement actionnable”. Il sera partageable, deviendra un “cas” autour duquel s’organisera une collaboration plus ou moins structurée selon les cas… Ce qui impose de doter toute information d’un potentiel social permettant ces actions, et de présenter tout cela de manière intelligente, utilisable et compréhensible dans le flux d’information, dans le contexte du travail et de la tâche en cours. Très compliqué, lourd…mais nécessaire.
Je ne serai pas étonné qu’on parle donc beaucoup d’interopérabilité des données, d’activity streams, d’intégration, d’APIs et de choses comme cela demain. Reste la manière dont cela sera agencé : usine à gaz ou coup de génie ? Wait and see.
Social nulle part au final parce qu’à force de le diffuser partout le social ne sera plus nulle part en tant que tel. Peut être que dans 5 ans les outils de réseaux sociaux auront complètement disparu au profit de moteurs sociaux au service du reste des outils de communication et applicatifs métier. Et c’est finalement le jour où on en parlera plus que la partie sera gagnée. Quand je vois la place que le mot a pris à Lotusphere en 2 ans aucun doute n’est permis : ça n’est plus, en tout cas pour Big Blue, une catégorie de produit mais une vision globale de l’informatique d’entreprise.
Je dirais même une vision de l’entreprise tout court car avec IBM Connect qui se tient parallèlement à Lotusphère c’est la dimension “transformation des organisations” qui sera à l’honneur. Présenter “une certaine vision de l’entreprise” a toujours été un terrain glissant pour les éditeurs qui, de tous temps, ont évité de s’y aventurer. Visiblement cette attitude n’est plus de mise en matière de Social Business. On verra bien ce qui s’y raconte.
Alors bien sur je peux m’être totalement trompé sur mes prédictions. Soit en faisant fausse route sans en manquant d’ambition. On verra bien… Vous pourrez suivre l’Opening General Session en direct de 14 à 16h cet après midi (8-10h à Orlando). On débrieffe et on en reparle après…
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